Dans « Over The Rainbow », Constance Joly raconte la force d’être enfin soi à travers l’histoire de son père, homosexuel, emporté par le sida dans les années 1990.
Au départ, il y a Jacques et Lucie. Un jeune homme et une jeune femme qui se rencontrent à Nice, leur ville natale, dans les années 1960. Leur goût pour l’art, la musique et la littérature les réunit. Ils se marient et partent vivre à Paris. De leur union naît une enfant, Constance. Mais en 1968, Jacques se laisser aller à son désir pour les hommes. Il quitte le foyer familial pour vivre sa vie auprès d’Ivan, son nouvel amour. Début des années 80, le sida fait irruption dans sa vie.

Si Jacques figure parmi les premiers à mourir du sida au début des années 1990, Constance est l’une des premières enfants à vivre en partie avec un couple d’hommes.

Dans ce récit autobiographique, la narratrice, Constance, s’adresse à son père. « J’écris pour ne pas tourner la page. J’écris pour inverser le cours du temps. J’écris pour ne pas te perdre pour toujours. J’écris pour rester ton enfant », explique-t-elle. Dans un court récit composé de chapitres très brefs, elle raconte ce père qui préférait les hommes, le sida, les ravages de la maladie. Avec son regard d’adulte, elle parle des différentes périodes de sa vie, de l’enfance à l’âge adulte en passant par l’adolescence. Elle nous parle des regrets. Elle évoque son manque de clairvoyance par rapport à la maladie. Elle décrit le manque et le vide laissés par l’être aimé dont le sourire envahissait tout comme en témoigne la photo en noir et blanc sur la page de couverture. On sent, à travers les lignes, tout l’amour et la tendresse qu’elle avait pour ce père parti trop tôt pour avoir aimé trop fort, trop vite. Plein de pudeur, de poésie et de mélancolie cet ouvrage est dépourvu de toute sensiblerie. Un livre attachant éclairé par la lumière de l’arc-en-ciel !
Taggé: Constance Joly, Flammarion